Le Pôle scientifique et universitaire de l’Institut Français met en place une veille scientifique pour vous informer des actualités du monde de la recherche et de l’éducation supérieure en Norvège.
Politique de recherche et innovation
Internationalisation de la recherche en Norvège – 23 juin 2020
Le gouvernement norvégien a annoncé souhaiter poursuivre sa Stratégie Panorama pour la coopération dans le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche à destination de 6 pays prioritaires : le Brésil, l’Inde, la Chine, la Russie, le Japon et l’Afrique du Sud. La première Stratégie Panorama établie pour la période 2012-2018 a permis d’augmenter de 52% les projets de coopération avec ces pays et le gouvernement norvégien souhaite poursuivre cette dynamique. Le Ministère de l’Education et de la Recherche a aussi indiqué les thèmes prioritaires qui devront constituer le cœur de la stratégie : la coopération universitaire et scientifique, les liens entre recherche et innovation, les mobilités étudiantes et l’insertion dans un cadre multilatéral et en particulier européen.
Le Conseil Norvégien de la Recherche a aussi récemment publié sa Stratégie Internationale 2021-2027 (disponible uniquement en Norvégien). Le CNR met particulièrement en avant l’inscription de sa stratégie dans le nouveau programme cadre européen Horizon Europe.
Financement européen de la recherche – 7 juin 2020
Alors que 85% des financements du programme H2020 ont été distribués, le Conseil Norvégien de la Recherche (CNR) propose un bilan des résultats obtenus par les équipes norvégiennes. Le CNR note que les financements obtenus dans le cadre de H2020 ont atteint un niveau record de 11 milliards de NOK (1 milliard €).
Les projets norvégiens les plus financés sont issus des domaines du climat et de l’environnement, et de l’énergie. Globalement les projets comportant un partenaire norvégien ont un taux de succès 3,6% supérieur à la moyenne. Le CNR indique aussi que les institutions qui obtiennent le plus de financement sont SINTEF suivi de l’Université d’Oslo, de NTNU et de l’Université de Bergen.
Plan de financement pour l’économie verte – 5 juin 2020
Le gouvernement norvégien a annoncé un plan de 3,6 milliards de NOK (360 M€) sur trois ans pour promouvoir l’économie verte et la transition vers une société zéro-émission. Le Conseil Norvégien de la Recherche sera l’un des principaux vecteurs de mise en œuvre de ce plan qui doit cependant être approuvé par le parlement (Storting).
Le CNR recevrait ainsi 982 MNOK pour financer des projets s’inscrivant ans la transition écologique. Un tiers de ce financement serait destiné aux instituts de recherche pour leur permettre de développer de nouvelles entreprises et solutions. Des appels à projets seront aussi lancés dans le secteur de l’innovation pour initier des coopérations entre secteurs industriel et publique. Enfin 40 MNOK seront dédiés à des projets portant sur l’économie circulaire.
Ce financement s’effectuera à travers une Green Platform qui servira d’intermédiaire entre le gouvernement et le CNR, Innovation Norway et SIVA. Dans le cadre de ce plan, Enova sera aussi un acteur prépondérant puisque l’agence chargé de la transition écologique bénéficiera d’un financement de 2 milliards de NOK.
Formation continue – 5 juin 2020
Le Ministre de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur, Henrik Asheim, a annoncé un soutien financier de 100 MNOK (10 M€) à 15 établissements d’enseignement supérieur afin qu’ils développent des programmes de formation continue. L’objectif est de favoriser la formation des professionnels actifs, pour cela le Ministre a demandé à ce que les modes d’enseignement proposés soient flexible et ne nécessitent pas d’étudier à l’université à temps plein. L’agence DIKU chargée de la qualité de l’enseignement supérieur a sélectionné 38 programmes couvrant des thématiques variées avec pour priorité la transition écologique, les nouvelles technologies et la santé.
Recherche et coronavirus
Test de traitements en laboratoire à NTNU – 15 juin 2020
L’Université des sciences et technologies de Trondheim (NTNU) travaille sur plusieurs voies de traitement du coronavirus. Une équipe de chercheurs norvégiens et estoniens a procédé au test en laboratoire de 136 médicaments sur des cellules infectés par le Covid-19. 6 de ces produits ont montré des effets positifs sur le virus soit par inhibition de la contagiosité soit par destruction du virus dans la cellule infectée. Parmi ces 6, ils ont observé qu’une combinaison de nelfinar et d’amodiaquine était particulièrement efficace en laboratoire et espèrent que d’autres équipes mettront en place des essais cliniques. Cette étude a donné lieu à la publication d’un article dans le journal Viruses.
Les chercheurs norvégiens ont aussi procédé à des tests utilisant du plasma de personnes ayant contracté le coronavirus sur des cellules infectées. En utilisant des tests de neutralisation ils ont constaté que le plasma de certains patients ayant contracté le coronavirus ne contenait pas assez d’anticorps pour neutraliser le virus, conformant l’hypothèse émise par plusieurs équipes de chercheurs. De plus, au-delà d’un délai de 2 mois après la contraction du virus, le plasma des malades ne contenait plus assez d’anticorps pour être efficace.
Actualité des universités
Université de Bergen, climat et développement durable – 8 juin 2020
L’Université de Bergen poursuit son investissement dans les Objectifs du Développement Durable. Elle a annoncé sa participation à l’International Universities Climate Alliance. Cette alliance fondée le 2 avril 2020 et regroupant 41 universités à travers le monde vise à mieux coordonner la recherche sur le climat et à offrir une plateforme de communication des avancées scientifiques dans ce domaine.
En 2018, l’Université de Bergen s’est aussi vu confié un rôle de leader sur la thématique Vie aquatique (Objectif 14 des ODD) par l’initiative Impact universitaire coordonné par l’Organisation des Nations Unies. Dans ce cadre, l’Université va produire une série de 5 articles sur la science et l’éducation dans cette thématique pour le 8 juin, Journée mondiale des océans. Ces articles seront traduits dans toutes 6 langues officielles de l’ONU et seront diffusés largement.
Annulation des mobilités de l’automne 2020 à NTNU – 1 juin 2020
L’Université Norvégienne des Sciences et Technologies (NTNU) située à Trondheim et première université norvégienne en nombre d’étudiants a annoncé qu’elle suspendait toutes les mobilités étudiantes de l’automne 2020. L’université indique en effet que les conditions ne seront pas adéquates à la réalisation d’un échange et précise qu’elle prend cette décision pour la santé de ses étudiants. Cette décision s’applique aux mobilités sortantes internationales et européennes. Pour ses programmes de master internationaux, NTNU a indiqué qu’elle mettrait en place un enseignement à distance permettant aux étudiants de suivre les cours en attendant une possible arrivé au 1er semestre 2021.
Arctique
Thermokarst et fonte du permafrost – 7 juin 2020
Une équipe de chercheurs norvégiens de l’Université d’Oslo et allemands du Alfred Wegener Institute a étudié l’influence du thermokarst, la dégradation du permafrost par des affaissements du terrain, sur la fonte du permafrost.
A partir d’un modèle, ils ont analysé l’influence du thermokarst sur l’évolution du permafrost dans le Nord-Est de la Sibérie, une région où ce paramètre n’est généralement pas pris en compte. Ils montrent ainsi que si le thermokarst peut être un facteur d’accélération de la fonte du permafrost en cas de forte hausse des températures, il peut aussi avoir un effet positif dans le cas d’une hausse modérée.
Leur étude a donné lieu à une publication dans Nature Communications.
Croissance des saules polaires – 4 juin 2020
Mathilde Le Moullec, une chercheuse à NTNU qui étudie les populations de rennes s’est intéressée avec ses collègues au Saule polaire qui représente une grande part du régime des rennes au Svalbard où le lichen est rare. Après prélèvement de quelques dizaines de buissons, l’étude de leurs anneaux de croissance a révélé que les saules polaires se développaient toujours au mois de juillet de façon synchrone à travers l’archipel, montrant une corrélation directe avec les températures des soixante dernières années et d’autres facteurs climatiques tels que les précipitations.