Pendant la pandémie de COVID-19, nous vous proposons de suivre ici l’actualité scientifique & universitaire liée au virus en Norvège.
Analyse sur la progression de l’épidémie en Norvège – dernière mise à jour : 30 mai 2020
30 mai 2020
L’Institut de santé publique norvégien (FHI) est l’un des acteurs principaux de la réponse à l’épidémie en Norvège. Une de ses missions est la modélisation de l’épidémie, un enjeu important pour connaître le nombre de contaminations, le niveau de circulation du virus et évaluer l’efficacité des mesures mises en œuvre. FHI dispose ainsi d’une équipe de modélisation de l’épidémie dirigée par Prof Birgitte Freiesleben De Blasio.
L’un des indicateurs les plus élevés pour le suivi de l’épidémie est le ratio de reproduction R qui estime le niveau de circulation du virus. La FHI a donc mis au point un modèle pour estimer ce paramètre. Pour l’obtenir, les chercheurs norvégiens ont créé un modèle de la population du pays comportant 6 catégories de personnes présentant des statuts virologiques et symptomatiques différents. Ce modèle est utilisé pour chaque comté et toutes les 6 heures le modèle est actualisé avec des transferts entre comtés et entre les différentes catégories virologiques. Les données sont ensuite agrégées à un niveau national. Solveig Engerbresten, chercheuse à FHI, précise qu’il est plus intéressant de regarder l’intervalle du R obtenu, entre 0.29 et 0.92, que sa moyenne.
Au-delà du calcul du R, la modélisation de l’épidémie est un enjeu important pour déterminer l’efficacité des différentes mesures de distanciation sociale : fermeture des écoles, télétravail… Pour cela FHI a aussi établit un modèle qui reproduit la population norvégienne dans son ensemble à partir de données de Statistics Norway. Ces différents modèles sont complétés par la prise en compte de données en provenance de Telenor, l’opérateur national et de Smittestopp, l’application de tracking développée par FHI et le laboratoire Simula.
La cellule de crise Covid-19 de l’Université NTNU a aussi développé son propre modèle et a pu tester l’efficacité de différentes stratégies d’utilisation des tests de dépistage. Les conclusions indiquent que la stratégie de test la plus efficace est celle qui consiste à tester les foyers comportant le plus grand nombre d’habitants et qui constituent des vecteurs de transmission du virus.
4 mai 2020
Selon un professeur de l’école de commerce BI, le nombre de décès en Norvège depuis le début de la crise liée au COVID19 aurait baissé par rapport à leur nombre habituel à cette période de l’année. Contrairement à d’autres pays dans lesquels on constate une surmortalité liée à la fois au virus et aux difficultés de prise en charge des patients, la Norvège ne présente aucune surmortalité. Ce professeur n’est pas spécialiste du sujet, mais a souhaité établir un graphique suivant l’évolution des décès hebdomadaires en Norvège après avoir vu des graphiques similaires pour d’autres pays dans la presse.
7 avril 2020
Le ministre de la santé norvégien Bent Høie a annoncé hier soir que l’épidémie de COVID-19 était à présent sous contrôle en Norvège, avec seulement 0,7 personnes infectées par 1 personne porteuse du virus. Le taux R était de 2,5 avant que des mesures de distanciation sociale soient prises par le gouvernement, ce qui laisse à penser que les mesures ont été efficaces. Mais qu’il suffirait de peu pour que ce taux augmente à nouveau. Comme le pourcentage de la population ayant contracté le virus est faible dans le pays, celui de personne ayant développé des anticorps est faible également. Plus d’informations ici.
Un groupe de chercheurs à l’hôpital universitaire d’Oslo (OUS) commence une étude dans le but de comprendre le risque d’être infecté par le COVID-19, ce que font les personnes et qui est sujet à l’infection. Ils se penchent en premier sur le cas des personnes qui ont été testées positives au virus. Un questionnaire auquel tous les adultes en Norvège peuvent répondre a été publié et compte déjà 115 000 réponses, dont 11 620 de personnes testées, dont 1097 positives. Les chercheurs s’intéressent aux habitudes (lieu de travail, courses alimentaires, shopping, déplacements et voyages) et à la santé physique de ces personnes, ainsi qu’à d’autres facteurs comme le fait d’avoir ou non des enfants, l’age et le genre. Plus d’informations ici.
27 mars 2020
Avec seulement 14 décès pour 3300 cas de contamination recensés au 26 mars, et un taux de dépistage le plus élevé au monde, la Norvège est le pays où le taux de mortalité dû au CoVid19 est le plus faible. Selon Didrik Vestrheim, consultant au Norwegian Institute of Public Health, cette situation s’explique en partie par le fait que la Norvège a abondamment testé sa population, avec plus de 8000 tests par million d’habitants au 20 mars 2020 (6150 par million en Corée du Sud). Selon le professeur Dag Berild, spécialiste en médecine infectieuse à l’université d’Oslo, il est possible que le faible taux de mortalité en Norvège soit aussi associé à une meilleure résistance bactérienne aux antibiotiques dans les hôpitaux du pays, par rapport à l’Italie ou l’Espagne. M. Vestrheim souligne toutefois qu’à ce jour le taux de mortalité en Norvège peut encore évoluer défavorablement. Plus d’informations ici.
Universitaire – Mesures dernière mise à jour: 15 mai 2020
Soutien aux étudiants français
15 mai 2020
Les étudiants inscrits dans un établissement supérieur français ayant perdu leur emploi ou dont le stage gratifié a été annulé suite aux mesures de confinement peuvent demander une aide de 200€ au CROUS en faisant la demande sur cette page.
Déconfinement et continuité de l’enseignement
22 avril 2020
L’Université d’Oslo a annoncé qu’elle allait préparer une rentrée à distance pour le premier semestre de l’année universitaire 2020-2021. En effet, selon les autorités norvégiennes des mesures restrictives liées au coronavirus pourront encore être en vigueur en septembre (limitation du nombre de personnes dans un groupe). En attendant des informations plus détaillées, l’Université a donc demandé à ses départements de prévoir des solutions d’enseignement en ligne pour le prochain semestre.
8 avril 2020
Le 7 avril, le Gouvernement norvégien a annoncé sa stratégie de déconfinement dans le secteur de l’éducation, concernant l’enseignement supérieur une réouverture partielle est prévue. Dès le 27 avril, certains collèges universitaires et universités pourront à nouveau accueillir des étudiants, doctorants et post-doctorants dont les travaux nécessitent un matériel spécifique disponible au sein des établissements. Quatre domaines d’étude sont concernés par cette mesure : santé, mathématiques et technologies, communication et design, et musique.
Les établissements devront présenter des plans de réouverture afin de respecter les règles de lutte contre l’épidémie (groupes de 5 personnes au maximum, distance de 2 mètres entre individus). Le travail à distance reste la règle générale.
Mesures économiques de soutien aux étudiants
9 avril 2020
Le ministère de l’éducation et de la recherche a assoupli les conditions de limite de revenus des étudiants bénéficiaires d’un prêt ou d’une bourse et qui sont fortement sollicités pendant la crise de coronavirus. Cette mesure concerne essentiellement les étudiants de santé (en Norvège ou à l’étranger), mais aussi les étudiants dans la police. Pour information, les plafonds de revenus pour l’année 2020 étaient fixés à 188 509 NOK (environ 16700€) pour les étudiants bénéficiant d’une aide sur l’année entière, et à 471 270 (41800€) pour les étudiants justifiant d’une scolarité de maximum sept mois. Plus d’informations ici.
6 avril 2020
Dans un communiqué du 3 avril 2020, le ministère de l’éducation et de la recherche a apporté des précisions sur les mesures d’aide du gouvernement norvégien à destination des étudiants. Ces mesures comprennent :
– paiement anticipé au 15 avril du solde des aides de printemps (prêts, bourses), soit 27 550 NOK (2400€) pour chaque étudiant bénéficiant d’un prêt ;
– possibilité de souscrire un nouveau prêt à hauteur de 26000 NOK (2300€) auprès de la caisse de prêt étudiante (Lånekassen) pour les étudiants ayant perdu un emploi à temps partiel du fait de l’épidémie et qui, en tant qu’étudiants, sont inéligibles à l’allocation chômage;
– maintien du droit à l’allocation logement pour les étudiants qui ont dû réintégrer le domicile familial à cause de l’épidémie ;
– adaptation des conditions de conversion de prêts en bourses, notamment liées à l’impossibilité de réaliser des examens de travaux pratiques ;
Dans une seconde série de mesures approuvées par le Parlement, le Ministre de l’éducation et de la recherche, M. Henrik Asheim, a annoncé qu’un forfait de 8000 NOK sur un montant maximum emprunté de 26000 NOK sera converti en bourse pour les étudiants justifiant d’une perte de revenus à cause de l’épidémie. Le coût de cette mesure est évalué à environ 1 Md NOK (80 M€). Plus d’informations ici.
27 mars 2020
Le 26 mars dernier le ministre norvégien de l’éducation et de la recherche, M. Henrik Asheim, a annoncé un ensemble de mesures destinées à soutenir les étudiants mis en difficulté par la perte d’un emploi à temps partiel du fait de l’épidémie. Ces mesures comprennent pour l’essentiel le versement anticipé du solde de prêt pour l’année en cours (environ 2400€/étudiant) et la possibilité de souscrire un nouveau prêt à hauteur de 26000 NOK (2300€) auprès de la caisse de prêt étudiante (Lånekassen), moyennant un report de la date limite de dépôt de dossier au 15 avril.
Une seconde série de mesures visant à soutenir les étudiants internationaux en Norvège et à l’étranger devrait être annoncée au début du mois d’avril.
Actions du Conseil norvégien de la recherche – dernière mise à jour: 7 mai 2020
7 mai 2020
Trente équipes scientifiques norvégiennes ont été sélectionnées suite à l’appel d’offre lancé par le Conseil norvégien de la recherche pour stimuler les études relatives à l’épidémie de coronavirus. Dix-neuf d’entre elles sont affiliées à une université, trois à des hôpitaux et sept à des instituts de recherche. Parmi les différents projets sélectionnés figure une étude du Centre hospitalo-universitaire d’Oslo sur le suivi de patients atteints du Covid ayant nécessité des soins intensifs ainsi qu’un projet portant sur l’exposition des personnels. Une autre étude menée par le College of Western Norway s’intéressera à l’impact de la communication et des mesures prises par les autorités sur la population. L’enveloppe totale consacrée à cette initiative s’élève à 130 M NOK (11,7 M€); elle provient de fonds publics et privés, dont la fondation Trond Mohn et de la Société norvégienne de cancérologie. Plus d’information ici et ici.
15 avril 2020
Le CNR a reçu 250 millions de NOK supplémentaires pour soutenir les entreprises innovantes face à la crise du COVID-19, afin de stimuler l’effort de recherche orienté vers le secteur commercial. Plus d’informations ici.
14 avril 2020
Le Gouvernement a demandé au CNR de renforcer ses financements dans le domaine de l’innovation liée à la santé dans le cadre de l’épidémie de coronavirus. La coopération entre le monde de la recherche et le secteur de l’innovation cible en particulier les technologies de médecine à distance mais aussi les problématiques de supply chain, 30 millions de NOK (3 millions d’euros) constitueront une extension de l’appel à projet initial du CNR.
9 avril 2020
Le Conseil norvégien de la recherche lancera prochainement un appel à projets dédié aux études de l’impact économique de la crise du coronavirus (annonce). Cet appel, financé essentiellement par le ministère de l’industrie à hauteur de 20 MNOK (1,8 M€), a pour objectifs d’évaluer les conséquences à court et moyen termes de la crise (baisse du prix du pétrole, baisse de la consommation et des voyages, impact sur les chaînes d’approvisionnement) mais aussi, à travers des études qualitatives, de fournir des éléments pour la gestion des situations actuelle et future.
3 avril 2020
Le Conseil norvégien de la recherche (CNR) a clôturé le 31 mars 2020 un appel à projets d’urgence (« COVID-19 Emergency Call for Proposals ») destiné à renforcer l’effort de recherche national lié à l’épidémie de coronavirus. Initialement doté d’un budget de 30 MNOK (2,7 M€), le programme a reçu une enveloppe supplémentaire de 20 MNOK (1.8 M€) pour soutenir les projets pertinents pour les pays en voie de développement. Plus de 110 projets ont été déposés, couvrant un large éventail de thématiques, depuis la recherche fondamentale en sciences de la vie jusqu’aux sciences humaines sociales, en passant par les applications technologiques. Les projets devront démarrer au plus tard le 1er juillet 2020 et se finir au 30 juin 2022. La fondation Trond Mohn et la Société norvégienne de cancérologie (SNC) participeront au soutien de l’initiative du CNR à hauteur de 30 MNOK (2,6 M€) et 10 MNOK (0,9 M€) respectivement. Pour la fondation Tron Mohn, ce financement complète son engagement dans le programme national dédié aux recherches sur la résistance aux antibiotiques. « Il est important pour nous de financer des recherches pertinentes pour les groupes vulnérables, tels que les patients atteints d’un cancer » a déclaré la secrétaire générale de la SNC. Le directeur général du CNR s’est félicité de « l’énorme mobilisation des communautés de recherche norvégiennes », tant pour répondre à la crise actuelle que pour relever les défis futurs.
Grâce à l’appui du ministère norvégien des affaires étrangères, le CNR accordera au total près de 100 MNOK (8,8 M€) à la recherche contre le coronavirus (communiqué du CNR ici). Une part importante de ce soutien sera consacrée aux travaux de l’OMS sur la recherche de traitements, dans lesquels la Norvège est d’ores et déjà engagée. « La Norvège a une longue tradition dans le domaine de l’action sanitaire mondiale et ce faisant nous sommes particulièrement aptes à jouer un rôle [dans la coopération internationale] » a déclaré le Ministre du développement, Dag-Inge Ulstein. Cette dotation permettra également au CNR de soutenir d’autres actions au niveau international, qu’elles soient d’initiative privée (Wellcome Trust, Gates Foundation) ou bien publiques (instances de recherche d’autres pays).
Recherche sur les traitements, vaccins & tests – dernière mise à jour: 4 mai 2020
4 mai 2020
L’université NTNU a mis en place une chaîne de production au sein même de ses locaux, d’un test pour le COVID19 également créé par NTNU. Elle produit actuellement 100 000 tests par jour pour fournir les hôpitaux alentours.
Recherches en tests, vaccins & traitements au niveau national
17 avril 2020
L’équipe Immunologie Cellulaire et Moléculaire de l’Hôpital universitaire d’Oslo dirigée par le Professeur Bjarne Bogen a annoncé qu’elle allait travailler sur un vaccin contre le coronavirus. La thématique de recherche actuelle de son équipe est un vaccin universel contre la grippe qui fonctionnerait malgré les mutations régulières du virus.
Pour le vaccin contre la grippe, l’équipe utilise une protéine fixée sur l’enveloppe du virus, l’hémagglutinine. Différentes « versions » de cette protéine provenant de plusieurs souches du virus sont incluses dans le vaccin. L’équipe déclare avoir démontré l’efficacité de ce type de vaccin contre la grippe sur les souris.
Les chercheurs souhaitent appliquer cette méthodologie au coronavirus, le vaccin obtenu fonctionnerait alors contre plusieurs types de coronavirus. Cependant le Professeur Bogen souligne que l’étude n’en est qu’à son début et que tout résultat doit être validé par un comité scientifique.
31 mars 2020
Une équipe de chercheurs de l’université NTNU a mis au point un nouveau test de dépistage du virus CoVid19 (information en norvégien ici) . Élaborée en l’espace d’une semaine, cette nouvelle méthode permettra d’augmenter les capacités de test jusqu’alors limitées à l’hôpital St Olav de Trondheim. Le directeur général de l’Autorité de santé régionale du centre de la Norvège considère que la méthode élaborée par les chercheurs de NTNU développe une meilleure sensibilité que les tests commerciaux.
31 mars 2020
Selon Sven Even Borgos, chercheur en nanopharmacie à SINTEF, si la mise au point d’un vaccin pourra être accélérée grâce au génie génétique basé sur l’ARN messager, sa production en grandes quantités reste entre les mains de seulement quelques grandes entreprises pharmaceutiques (US, Allemagne) ; c’est, selon lui, une situation préoccupante pour les politiques publiques de santé. Afin que les avancées prometteuses de la recherche vaccinale à base d’ARN messager ne contribuent pas à accroître les inégalités entre les pays riches et les pays en voie de développement, il appelle les pouvoirs publics, tant norvégiens qu’au niveau international, à investir massivement dans cette nouvelle technologie. Plus d’informations ici.
Sven Even Borgos participe au projet européen H2020 EXPERT « Off-the-shelf mRNA nanomedicine », qui fédère 10 pays, dont la France à travers la société lorraine CyberNano.
Arctique – dernière mise à jour: 25 avril 2020
25 avril 2020
Les problèmes liés à l’annulation de la rotation de l’équipe scientifique à bord du Polarstern, en raison de l’épidémie de Coronavirus, ont été solutionnés par la direction de l’expédition MOSAiC. Si une relève improvisée grâce au brise-glace suédois Oden avait été envisagée dans un premier temps, c’est finalement l’option d’un transfert au large du Svalbard qui a été retenue. La centaine de personnes actuellement à bord du Polartsern, dont la mission aura finalement été prolongée de deux mois, embarquera prochainement sur deux navires de recherche allemands, Sonne et Maria S. Merian, pour rejoindre directement l’Allemagne. Les nouvelles équipes vont entamer une période de quarantaine contrôlée, afin d’exclure toute contamination future à bord du Polarstern, qui retournera dans les glaces de l’Arctique poursuivre sa mission. Plus d’informations ici et ici.
1 avril 2020
Après trois semaines de navigation à bord du brise-glace russe Kapitan Dranitsyn, le groupe de scientifiques ayant achevé sa mission comme prévu à bord du Polarstern est arrivé hier à Tromsø. Les autorités norvégiennes ont accordé une dérogation aux restrictions d’entrée sur le territoire instaurées dans le cadre de l’épidémie et ont autorisé le départ d’un vol charter pour Brême, en Allemagne, d’où les chercheurs rejoindront ensuite leur pays d’origine. La direction de l’expédition MOSAiC étudie actuellement d’autres moyens de réaliser la prochaine relève d’équipage initialement prévue en avril, notamment en utilisant un autre brise-glace ou en devançant une mission de réapprovisionnement prévue en juin avec le brise-glace suédois Oden. Plus d’informations ici.
24 mars 2020
Le coronavirus a un impact sur l’expédition MOSAiC une initiative scientifique allemande en Arctique à laquelle participent vingt pays dont la France et la Norvège. Plusieurs vols d’avions scientifiques entre l’archipel norvégien du Svalbard et le brise-glace Polarstern ont été annulés après la contamination d’un membre de l’équipe de vol. Cinq chercheurs français sont actuellement à bord du Polarstern. Plus d’informations ici
Santé – Epidémiologie et ICT – dernière mise à jour: 24 avril 2020
Veille bibliographique
L’Institut norvégien de santé publique (NIPH), en partenariat avec l’Université de McMaster (Canada) tient à jour une cartographie des publications scientifiques dédiées au Covid-19. Cette application, qui repose essentiellement sur la base de données PubMed, permet d’apprécier en temps réel les efforts de recherche au niveau mondial, dans différents champs disciplinaires (étiologie, diagnostic, pronostic, prévention, traitements, aspects sociétaux…) et selon différentes catégories de la population. Au 28 avril 2020, la carte recensait 1321 articles. Plus d’informations ici.
Application mobile
24 avril 2020
Le PDG de Simula a tenu à remercier dans une lettre ouverte tous les employés qui ont travaillé dans l’urgence au développement de l’application SmitteStopp, et toutes les personnes qui ont l’ont téléchargée depuis sa sortie, pour leurs efforts et leur confiance.
20 avril 2020
L’application mobile Smittestopp a déjà été téléchargée par 1,2 millions de personnes en Norvège, soit plus de 20% de la population.
16 avril 2020
L’application mobile Smittestopp est désormais téléchargeable (disponible sous Android et iOS). Développée par le laboratoire de recherche Simula et les autorités sanitaires norvégiennes, elle permettra de recueillir les données GPS et bluetooth du téléphone afin de pouvoir, en cas de contamination, limiter la diffusion de l’épidémie.
8 avril 2020
Le Ministère norvégien de la Santé a annoncé la formation d’un groupe d’experts responsable de l’analyse du code source de l’application de suivi de l’épidémie actuellement développée par le laboratoire de recherche SIMULA (équivalent norvégien de l’INRIA) en partenariat avec l’Institut de Santé Publique.
Ce comité de 8 membres comporte des experts issus du monde universitaire mais aussi d’entreprises privées. Ils seront chargés de déterminer les vulnérabilités et failles de l’application afin de la rendre la plus sûre possible. Ils doivent rendre un rapport préliminaire le 9 avril en vue de la mise en production d’une partie de l’application avant de rendre un rapport définitif le 30 avril.
30 mars 2020
Une application mobile (Smittestopp) destinée à suivre la diffusion de l’épidémie par les données mobiles est en cours de développement par le laboratoire de recherche Simula en partenariat avec la Direction de la santé. L’application utilisera les données GPS et Bluetooth du téléphone et permettra lorsqu’une personne est testée positive de retracer ses déplacements et d’informer les personnes avec qui elle a été en contact. Pour assurer la sécurité de l’application, toutes les données enregistrées seront cryptées et supprimées après un délai de 30 jours. De plus l’application sera utilisée seulement pour recueillir les données GPS et Bluetooth et ne collectera pas de données médicales, la prise de contact par les services de santé se fera par SMS.
Un forum de questions/réponses (nécessité du traçage numérique, principe de fonctionnement, différentiation des données GPS, stockage des données, confidentialité des données, non-publication du code,…) est disponible sur le site de Simula: https://www.simula.no/news/digital-contact-tracing-qa
25 mars 2020
Les autorités norvégiennes envisagent d’avoir recours à une application smartphone pour suivre le déplacement des citoyens, et ce faisant identifier les contacts éventuels avec une personne infectée. L’Agence de santé norvégienne, qui exploiterait ces données, collabore avec l’agence Simula (équivalent norvégien de l’INRIA en France) pour développer l’application. Plus d’informations ici
Auto-déclaration en ligne (30 mars 2020)
Un des enjeux de l’épidémie actuelle est d’avoir une vision réaliste du nombre de cas de coronavirus dans le pays. Pour cela la Direction norvégienne de la Santé a mis à disposition un formulaire permettant à la population de déclarer ses symptômes. Dès le 23 mars, plus de 24 000 personnes avaient déclaré des symptômes pouvant correspondre au Covid-19 alors que le nombre de personnes testées positives était de 2371.
Le formulaire est accessible à partir d’un espace personnel du système de santé norvégien et recueille plusieurs types de données. Concernant les données personnelles, la date de naissance et le code postal sont recueillis. Le malade doit ensuite déclarer ses symptômes, leur date d’apparition, ses éventuelles autres pathologies et s’il a déjà contacté un médecin. Il est précisé que les données anonymisées pourront être utilisées dans le cadre de travaux de recherche sur le coronavirus.
Implication de la Norvège dans des études internationales – dernière mise à jour: 24 avril 2020
24 avril 2020
La première ministre norvégienne Erna Solberg co-présidera le sommet « Coronavirus Global Response » organisé par la Commission européenne le lundi 4 mai 2020. Cette conférence virtuelle a pour objectifs de mobiliser des soutiens politique et financier en faveur de la lutte contre la pandémie de coronavirus.
La PM s’est félicitée de cette initiative, rappelant « l’engagement de longue date de la Norvège dans le domaine de la santé à l’échelle mondiale ». De fait, la Norvège a joué un rôle clé dans la création du CEPI (Coalition for Epidemic Preparedness Innovations) et de Gavi, l’Alliance du Vaccin coprésidée par Bill Gates. L’Institut Pasteur a reçu un financement important du CEPI (4,3 M€) pour financer sa recherche d’un vaccin contre le coronavirus.
Selon le communiqué du gouvernement norvégien, « la Norvège considère essentiel de veiller à ce que tout vaccin développé soit distribué équitablement, y compris dans les pays en voie de développement et que ce travail soit mené sous la direction de l’Organisation mondiale de la santé ».
6 avril 2020
Un groupe de chercheurs, dont les membres sont principalement basés au Oslo University Hospital mais également en Espagne et en Ethiopie, a lancé le Norwegian SARS-CoV-2 Study, dont l’objectif est d’étudier les stades de la maladie du Covid-19. Les questions auxquelles l’étude cherchera à répondre sont les suivantes : existe-t-il des différences de réponse immunitaire selon les patients ; le virus a-t-il muté et se comporte-t-il différemment si le patient présente déjà une condition sévère, le lieu ou la période de contamination jouent-ils un rôle dans le développement de la maladie, et quelle est l’importance de l’âge et du genre. “Il s’agit d’une étude prospective où nous collectons des données à partir du moment où le patient est admis à l’hôpital”, explique M. Jan Cato Holder, médecin en section microbiologie à l’Hôpital d’Ullevål, qui a pris l’initiative de cette étude. Les informations récupérées sont envoyées à un base de données à Oxford, et ensuite à l’OMS. L’objectif est de récupérer des informations de dizaines ou centaines de milliers de patients partout dans le monde. “Auparavant, nous n’avions jamais eu de technologies capables d’étudier et suivre les effets des mesures alors même que la pandémie est en cours”, explique le chercheur au journal Aftenposten (06/04/2020).
27 mars 2020
Dans le cadre de l’essai clinique international coordonné par l’OMS, les molécules l’hydroxychloroquine et le Remdesivir sont en cours d’essai à l’hôpital universitaire d’Oslo ainsi que dans d’autres établissements hospitaliers du pays. L’étude est ouverte à tous les adultes hospitalisés disposant d’un test positif au Covid-19 et se composera dans un premier temps de deux groupes tirés aléatoirement : un groupe témoin et un groupe sous hydroxychloroquine, un troisième groupe sour Remdesivir pourra être ajouté.
Dans un communiqué officiel, le gouvernement norvégien se félicite de la participation de la Norvège à l’essai clinique Solidarity mis en oeuvre à l’échelle mondiale par l’OMS, sous la coordination générale du norvégien John-Arne Røttingen (https://www.nature.com/articles/d41573-020-00072-6 ). John-Arne Røttingen assure la direction générale du Conseil norvégien depuis 2017. Formé à l’université d’Oslo, puis Oxford et Harvard, il a occupé plusieurs postes de direction dans des instances de santé tant norvégiennes qu’internationales. Il est notamment reconnu pour sa gestion de la réponse internationale à l’épidémie de virus Ebola.
« C’est une grande reconnaissance pour la recherche norvégienne et le système de santé norvégien que de prendre part à cette importante initiative » a déclaré la première ministre Erna Solberg.
Vingt-deux hôpitaux norvégiens participeront à l’essai clinique. Essentiellement deux traitements seront testés: l’hydroxychloroquine-plaquenil, utilisé dans le traitement du paludisme, et le Remdesivir, utilisé initialement pour combattre le virus Ebola. L’effort financier engagé pour mener à bien cette étude s’élève à 20 millions de couronnes norvégiennes (1,7 M€); il est assuré collectivement par les agences de santé régionales du pays.
Webinars scientifiques
26 mars 2020
Au cours d’un webinar organisé le 26 mars 2020 par l’Université d’Oslo, deux chercheuses (Gunnveig Grødeland et Inger Sandlie) ont présenté les principaux enjeux de la recherche scientifique développée pour combattre l’épidémie de coronavirus.
Concernant les stratégies de traitement, trois études très récentes sur la chloroquine et le Remdesivir ont été citées comme références: une étude française de l’université d’Aix Marseille, une étude américaine et une étude chinoise.
Concernant la détection du CoVid19, le professeur Fridtjof Lund-Johansen de l’hôpital universitaire d’Oslo a appelé les autorités norvégiennes à favoriser la détection de l’immunité au virus (tests sérologiques), plus facile et moins coûteuse à mettre en œuvre que la détection de l’infection elle-même. Cette solution éviterait la pénurie de tests PCR en temps réel, tout en garantissant la production de réactifs au niveau local, selon un procédé en cours de publication par une équipe américaine.
Enfin, Inger Sandlie a évoqué le traitement par anticorps développé par la firme américaine Vir Biotechnology, laquelle a annoncé que des essais cliniques pourraient être entrepris d’ici trois à cinq mois.
Les deux chercheuses ont souligné que les efforts de recherche sur le coronavirus doivent être envisagés non seulement pour combattre la pandémie actuelle mais aussi pour se préparer à d’autres pandémies qui ne manqueront pas de se produire dans le futur.
Covid-19 et science politique – dernière mise à jour: 20 avril 2020
Politiques économiques et transition écologique
20 avril 2020
Dans un article, les chercheurs de l’Université Technologique de Trondheim (NTNU) partagent leur perspective sur les changements économiques que pourrait induire l’épidémie de coronavirus, en particulier sur la question du changement climatique.
Torbjørn Knutsen, chercheur en science politique parle de l’importance de la notion de state capacity qu’il décrit comme la confiance en le gouvernement, en particulier pour mener à bien une réforme. En Norvège le niveau de confiance est élevé, explique-t-il, et pourrait permettre de mieux prendre en compte le climat dans les politiques publics. L’économiste Ragnar Torvik confirme cette analyse en soulignant que le contexte de baisse des prix des hydrocarbures est un autre facteur en ce sens.
Jennifer Bailey, chercheure en science politique, note cependant que tout changement est fortement conditionné aux situations politiques nationales. Son collègue Espen Moe s’intéresse à la nature de la crise. Il explique que celle-ci constitue un choc pour l’économie mais ne contient en elle-même pas d’éléments incitants à une meilleure prise en compte des enjeux climatiques.
Coronavirus et inégalités mondiales
17 avril 2020
Le programme GRIP (Global Research Programme on Inequality) de l’Université de Bergen a lancé une minisérie d’interviews sur l’impact de l’épidémie de coronavirus en termes d’inégalités sociales. L’objectif de ce projet est de montrer comment les inégalités influent sur la vulnérabilité face à la pandémie mais aussi comment la pandémie elle-même peut en être un facteur aggravant.
GRIP a produit à ce jour huit interviews se focalisant chacune sur un aspect des inégalités mondiales face à l’épidémie. Elles sont disponibles sur le site web de GRIP.
Médecine – Technologie – dernière mise à jour: 2 avril 2020
Masques
2 avril 2020
Une équipe initiée par un étudiant et un chercheur de l’université NTNU à Gjøvik a conçu par imprimante 3D un écran de protection faciale spécialement pour les professionnels de santé. Grâce à la mobilisation de 45 imprimantes 3D, entre 200 et 250 masques-écrans pourront être fournis par jour aux hôpitaux demandeurs. Plus d’informations ici.
Respirateurs
1 avril 2020
Le gouvernement norvégien a annoncé la production de 1000 ventilateurs artificiels d’urgence, susceptibles de compléter les capacités des hôpitaux norvégiens dans ce type d’équipements. Lancé en un temps record, ce projet est le fruit d’un entrepreneur du secteur pétrolier à Stavanger. Il a pu être mis en œuvre grâce au soutien du Centre de recherches du ministère de la défense. Le produit a été évalué et recommandé par des experts cliniques des hôpitaux d’Oslo et de Stavanger. « C’est une très bonne nouvelle », s’est félicitée la Première Ministre norvégienne Erna Solberg, « nous savons que dans les prochains mois la Norvège sera confrontée à un pic du nombre de patients atteints du CoVid19 ». Le Ministre de la santé a précisé que la commande allait aussi permettre d’envisager l’export des nouveaux ventilateurs à l’international.
Autres
24 mars 2020
La start-up norvégienne EpiGuard, qui produit des lits d’hôpitaux EpiShuttle permettant d’isoler et transporter les malades contagieux, a vu ses commandes augmenter de plus de 18 fois leur volume habituel ces deux dernières semaines. Ce dispositif technologique créé pour faire face aux épidémies permet de protéger les soignants ainsi que la population générale lors du transports des patients. Il permet également aux soignant d’être plus efficaces, libérés de leur propre équipement de protection, et de transporter les patients par hélicoptère sans risquer de contaminer l’équipage et les patients suivants. Plus d’informations ici.
Photo : EkerDesign, photo non contractuelle.
Economie
25 mars 2020
Un professeur d’économie sociale de l’Université d’Oslo, spécialiste du modèle économique nordique, analyse les capacités de résilience de la Norvège face à la crise du coronavirus. Avant l’annonce des mesures de sauvegarde de l’économie du pays, il a proposé, avec l’ex PDG du groupe Schibsted, qu’une indemnisation de 10000 NOK (environ 1000€) soit versée à tous les citoyens norvégiens. Selon lui, la crise du coronavirus relancera le débat sur le revenu universel en Norvège. Plus d’informations ici.
Histoire des pandémies
26 mars 2020
Dans un article publié sur le site de l’université de Bergen, le professeur Magnus Vollset, spécialiste en histoire de la médecine et de la santé, dresse une comparaison entre l’épidémie de coronavirus et celles de la grippe espagnole (1918-1920) et de la tuberculose (1895-1955), respectivement à l’origine de 15 000 et 250 000 décès en Norvège. Si les taux de mortalité de le grippe espagnole et du coronavirus semblent comparables en Norvège, les épidémies diffèrent par leur spectre de vulnérabilité de la population: le virus de la grippe espagnole n’épargnait pas les jeunes, contrairement au CoVid19. Classé deuxième pays au monde par sa densité de médecins (44 médecins pour 10 000 habitants contre 4 il y a cent ans), la Norvège est aujourd’hui mieux préparée pour combattre l’épidémie.