Le Pôle scientifique et universitaire de l’Institut Français met en place une veille scientifique pour vous informer des actualités du monde de la recherche et de l’éducation supérieure en Norvège. Une version téléchargeable de cette veille est disponible ici
NB : Cette veille ne couvre pas l’actualité scientifique liée au coronavirus, une page spécifique a été créée pour cela.
Actualité des universités et enseignement supérieur
24 avril 2020- Augmentation du nombre de candidatures dans l’enseignement supérieur
Samordna opptak, la plateforme norvégienne de candidature dans l’enseignement supérieur, a publié les statistiques des candidatures pour la rentrée 2020 : leur nombre a augmenté de 8% avec 12 000 candidatures supplémentaires par rapport à l’année 2019. Dans un communiqué de presse, le gouvernement analyse ces résultats et annonce qu’il prendra des mesures pour permettre au plus grand nombre d’accéder à l’enseignement supérieur. Selon le Ministre de l’éducation et de la recherche, cette augmentation est liée à la crise de coronavirus: « Experience from previous crises shows that more people want to educate themselves when times are bad. The corona crisis is no exception ». De fait, un candidat sur quatre place les études de santé en premier choix. La formation d’infirmières enregistre une hausse de 5,8%, alors qu’elle accusait un recul de -18,7% en 2019.Les filières ayant suscité le plus d’intérêt en 2020 sont toutefois l’histoire, les medias et les sciences économiques et sociales. L’agriculture, les sciences les STIC ont aussi enregistré un succès significatif.
Le gouvernement se félicite de cette nette augmentation de candidatures (« Norway needs well-educated people in all sectors in the years to come » selon Henrik Asheim), notamment dans le domaine des nouvelles technologies (STIC). Le gouvernement souligne le caractère essentiel de ces domaines et rappelle son soutien financier aux formations STIC depuis 2015.
La baisse du nombre de candidatures dans les formations liées à l’enseignement inquiète cependant.
22 avril 2020- L’Université de Bergen et le développement durable
L’Université de Bergen a été classée parmi dans le top 100 du classement University Impact rankings du Times Higher Education qui évalue l’orientation d’une université vers les objectifs du développement durable (ODD). Ce classement existe pour la deuxième année et l’Université de Bergen y figurait déjà l’année dernière. Ce classement évalue chaque université sur chacun des 17 objectifs, l’Université de Bergen est particulièrement bien classée dans les catégories : Consommation et production responsables (31), Action pour le climat (44) et Paix, justice et institutions (48).
Politique et organisation de la recherche et de l’enseignement supérieur
24 avril 2020 – Développement de la formation continue en santé mentale
Le Gouvernement norvégien a annoncé, dans le cadre de sa politique de formation continue en santé mentale, la création d’un nouveau master sur la santé mental et la consommation de drogues. Ce programme de 60 ECTS sera destiné aux infirmières et devra permettre une meilleure prise en charge des patients atteints de troubles mentaux et de problème d’addiction dont l’espérance de vie peut être inférieure de 20 ans à la moyenne nationale.
7 avril 2020 – DIKU lance un appel à projet pour les formations à distance
Le Directorate for Internationalization and Quality Development in Higher Education (DIKU) a lancé un nouvel appel à projet destiné aux établissements d’enseignement supérieur portant sur les formations à distance. Cet appel à projet s’inscrit en particulier dans la dynamique du « life long learning », DIKU souhaitant favoriser la formation continue et dépasser la dichotomie étude-travail.
DIKU a reçu 17 projets pour une demande totale de financement de 17 millions de NOK (environ 17 millions d’euro) alors que le budget de l’appel à projet est de 90 millions de NOK (environ 9 millions d’euros). La sélection définitive sera annoncée en juin 2020. La priorité annoncée est de favoriser les programmes d’études interdisciplinaires qui répondent aux besoins liés au changement écologique, à la technologie et à la santé sont des domaines prioritaires.
6 avril 2020 – Rapport sur les thèses de doctorat en Norvège par NIFU (2019)
Le 30 mars, le Nordic Institute for Studies in Innovation, Research and Education (NIFU) a publié son rapport annuel sur les thèses de doctorat en cours dans les institutions de recherche norvégiennes. En 2019, 1 585 thèses ont été soutenues par des doctorants dans le pays, cela constitue une augmentation de 1,2% depuis 2018, suivant la tendance observée depuis 2015.
Les disciplines les plus représentées sont Médecine et Santé pour 30%, suivies des mathématiques et sciences appliquées (20%), les sciences sociales comptent elles pour 22% des thèses soutenues. L’Université d’Oslo est l’établissement comptant le plus de thèses soutenues (483), elle est suivie de la Norwegian University of Science and Technology – NTNU (377) et de l’Université de Bergen (229).
Biologie et médecine
23 avril 2020 – Nouvelle définition et identification de tumeurs claudin low (cancer du sein)
Des chercheurs de l’Hôpital Universitaire d’Oslo ont publié un article sur le sous-type des cancers du sein bas en claudine (claudin low) dans Nature communication. Ils ont étudié le génome, la transcription et signes cliniques des tumeurs claudin low, et déterminé qu’elles pouvaient être considérées comme un phénotype spécifique et complexe plutôt qu’un sous-type intrinsèque. Ils proposent aussi une nouvelle méthode pour identifier ce type de tumeur.
Océan et climat
21 avril 2020 – Le rôle de l’inlandsis européen dans la montée du niveau de la mer
Des chercheurs du K.G. Jebsen Centre for Deep Sea Research de l’Université de Bergen ont publié un article dans Nature Geoscience. Leur étude porte sur le rôle de l’inlandsis (une calotte glaciaire de vaste étendue) européen et arctique dans la montée du niveau de la mer consécutif au brusque réchauffement climatique survenu il y a 14 650 ans (+14°C, hausse du niveau de 12 à 14m). Jusqu’alors les chercheurs pensaient que la montée du niveau de la mer était principalement liée à la fonte des inlandsis antarctique et nord-américain, des travaux avaient montré que l’inlandsis européen, en particulier celui de la mer des Barents avaient déjà fondu avant cette date. Avec des méthodes de datation utilisant le carbone 14, l’équipe norvégienne a pu déterminer que l’inlandsis européen avait contribué significativement à la montée du niveau de la mer de cette époque.
15 avril 2020 – Instabilité interglaciaire de l’Eau profonde nord-atlantique
Une équipe internationale composée de chercheurs français et norvégiens a publié un article intitulé « Interglacial instability of North Atlantic Deep Water ventilation » dans la revue Science. L’article s’intéresse à la variabilité de la circulation de l’Eau profonde nord-atlantique (NADW), un paramètre important dans l’évolution du climat. Les auteurs concluent que contrairement à l’hypothèse qui était généralement faite d’une stabilité de la Circulation méridionale de retournement Atlantique (AMOC), la circulation de l’Eau profonde nord-atlantique peut connaître une variabilité importante, en particulier durant les périodes interglaciaires.
Archéologie
20 avril 2020 – Mise en évidence d’une passe viking de haute altitude utilisée pour le commerce
Des chercheurs norvégiens et anglais ont montré l’existence d’une vaste route de haute altitude utilisée par les Vikings de 300 à 1500 après J-C sur le site de Lendbreen. La découverte a été permise par la fonte du permafrost et des glaciers de haute-altitude qui met à jour de nombreux objets vikings. Leur article publié dans la revue Antiquity montre l’importance de ces passes de montagne dans les voies de déplacement de l’époque ainsi que l’évolution des fonctions de cette route dans la société Viking.
L’article disponible en libre accès.